« En Tunisie, le domaine de la fiscalité, étant en permanence sujet à des évolutions, la technicité de notre fonction consiste dans le traitement journalier de ces données afin d’assurer le conseil adéquat selon la situation. En tout état de cause, la rigueur, la transparence, la confidentialité et le respect des règlements et des lois en vigueur restent la principale ligne de conduite d’un conseiller fiscal ».
Comment peut-on définir la tâche d’un conseiller fiscal ?
Compte tenu de la nature fluctuante de l’information tantôt changeante tantôt surprenante, le domaine de la fiscalité impose une rigueur dans le traitement des données. Cependant, il est possible d’identifier deux volets principaux, le premier purement technique portant notamment sur le traitement des missions de prix de transfert, le conseil fiscal et la rédaction des mémorandums, et le second est axé sur la communication telle que l’assurance d’une veille fiscale permanente pour une meilleure expertise des données partagées, que ce soit en interne ou au bénéfice de nos clients. De toute évidence, la bonne mise en œuvre de ces responsabilités n’est possible que grâce au bon encadrement des différentes équipes. A cet effet, j’assure des sessions de formation en fiscalité ainsi qu’une coordination permanente entre les différents départements du cabinet.
En tant que spécialiste en la matière, quelle est votre appréciation sur la confidentialité des avis des juristes d’entreprise ?
Je n’ai pas cessé de le réitérer : la fiscalité est plus qu’une spécialité, il s’agit d’une passion étudiée puis exercée en toute transparence et dans le respect rigoureux des chartes de confidentialité, tout autant que mes consœurs et confrères juristes, fiscalistes, etc. La centralité de ma fonction porte sur l’évolution exponentielle autant sur les données que les responsabilités, ce qui ne cessera certainement pas de l’être tout au long de ma carrière.
Vous portez les deux casquettes de juriste spécialiste en droit fiscal et en droit contentieux. Comment concilier entre les deux fonctions ?
Ma fonction de juriste en droit fiscal consiste dans l’apport de l’ensemble de l’arsenal juridique en matière fiscale afin d’assurer un bon encadrement et une assistance efficace auprès de nos bénéficiaires quelle que soit leur nature : Etat, chambres mixtes, banques, contribuables. Concernant ma fonction de juriste en droit du contentieux, j’assure une assistance juridique auprès du contribuable lors d’un litige devant les tribunaux avec l’administration fiscale.
Quels sont les risques auxquels vous êtes confronté en tant que conseiller fiscal ?
L’un des risques majeurs auxquels est confronté un conseiller fiscal est la volatilité de l’information. En Tunisie, le domaine de la fiscalité étant en permanence sujet à des évolutions, la technicité de notre fonction consiste dans le traitement journalier de ces données afin d’assurer le conseil adéquat selon la situation. En tout état de cause, la rigueur, la transparence, la confidentialité et le respect des règlements et des lois en vigueur restent la principale ligne de conduite d’un conseiller fiscal.
En quoi consiste l’assistance que vous apportez à vos clients ?
J’ai l’occasion d’assister différentes catégories de clients aussi bien sur le plan national qu’international, le service est aussi varié que la situation l’exige. Il n’est pas possible de fixer la nature de l’assistance en amont vu que les situations varient d’un client à l’autre. Concernant la vision que je porte à la suite de ce début d’expérience, j’ai appris à m’adapter aux enjeux que pose le monde moderne à la fiscalité ce qui ne m’effraie guère, cela étant en grande partie un acquis issu de mon expérience au sein des cabinets internationaux.
Quels sont les enjeux de cette fonction dans les années à venir ?
Ce qu’il faut garder en boussole c’est qu’il n’y a nulle obscurité sans un brin de lumière.
Ces deux dernières années, marquées par la propagation de la pandémie du covid-19 ainsi que l’instabilité politique porteuse d’une crise économique et sociale sans précédent, mais c’est au sein des défis que naissent les stratégies les plus pérennes, s’inscrit la méthodologie volontaire et visée dans la recherche d’une solution utile, effective et adaptée au contexte.
Quelles leçons tirer de cette expérience ?
L’acquis est indéniable sur le plan personnel et professionnel. La profession de conseiller fiscal m’a appris en rigueur, en analyse et en discrétion. C’est également une profession qui m’a permis d’acquérir une ouverture d’esprit dans un domaine aussi large que varié. C’est dire que l’apprentissage est permanent quand le domaine d’activité est en perpétuel mouvement. Comme le dit si bien le créateur de la philosophie morale, Socrate : «Tout ce que je sais, c’est que je sais que je ne sais rien ».